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Le mur de l'Atlantique
Le plus gros problème pour les Allemands était probablement de savoir quelle devait être la longueur du mur de l'Atlantique. Comme le montre la carte, le mur s'étendait du nord de la Norvège au nord de l'Espagne. Il est certain que toute cette côte n'avait pas besoin d'être défendue, mais une partie importante l'était et les Alliés ont été très habiles pour tromper les Allemands sur l'endroit où les débarquements auraient lieu.
L' "Organisation Todt" est l'organisation allemande d'ingénierie et de construction qui existe depuis 1933 et qui est chargée de construire le mur de l'Atlantique.
Les travailleurs de cette organisation allaient des concepteurs et des directeurs bien traités aux esclaves très maltraités, souvent issus de territoires conquis. En outre, plus d'un demi-million de travailleurs français ont été enrôlés pour la construction.
Une grande partie de la construction concernait des casemates d'artillerie, des casemates et des bunkers, dont beaucoup sont encore visibles aujourd'hui, par exemple à Longues-sur-Mer et à la batterie du Mont Fleury à Ver-sur-Mer.
Cependant, des efforts considérables ont été consacrés à la construction de défenses plus petites, telles que les "hérissons tchèques" sur les plages. Ils étaient constitués de poutres métalliques auxquelles étaient fixées des mines destinées à endommager les péniches de débarquement.
À l'intérieur des terres, des perches aiguisées, les "Asperges de Rommel", munies de mines, étaient placées dans les champs pour dissuader les planeurs, et de vastes zones étaient inondées, en particulier en bas du Cotentin, pour perturber l'avancée des troupes et les attaques aéroportées.
Des milliers de fosses de mortiers et de mitrailleuses ont également été construites. On estime que près de six millions de mines ont été posées dans le nord de la France, placées aux points de sortie évidents des plages et aux sites probables d'atterrissage aéroporté.
Enfin, des obstacles antichars ont été construits. Ver-sur-Mer possédait sa propre tranchée antichar, mais celle-ci fut franchie par l'un des ponts portant des chars conçus pour de tels obstacles.
Pour les Alliés, l’attaque du mur de l'Atlantique n'était pas facile à gérer. De nombreux raids de bombardement ont été organisés pour attaquer ces défenses, mais il y avait deux problèmes principaux. Premièrement, les Alliés ne pouvaient pas révéler l'emplacement des débarquements, ce qui signifiait qu'il fallait bombarder de nombreuses sections du Mur pour ne pas dévoiler leur plan. Cela mettait bien sûr les ressources à rude épreuve. Deuxièmement, la plupart des bombardements se faisaient en altitude, ce qui manquait de précision, surtout contre les petites cibles comme les bunkers et les casemates.
Les forces de l'Axe
En juin 1944, les forces allemandes qui défendaient la Normandie étaient disparates, comprenant l'armée régulière (Wehrmacht), les troupes SS (Schutzstaffel), la marine (Kriegsmarine) et l'armée de l'air (Luftwaffe). Cela signifiait différentes chaînes de commandement et différents niveaux de ressources. Par exemple, les SS étaient généralement les mieux équipés. Cela a sans aucun doute entraîné des rivalités entre les différentes forces. Au total, environ 40 000 soldats allemands défendaient la zone de débarquement contre 132 000 soldats alliés qui ont débarqué le 6 juin 1944.
Non seulement les forces étaient différentes, mais une grande partie des troupes n'étaient pas allemandes. De nombreux soldats venaient d'Europe de l'Est et d'autres pays envahis par l'Allemagne, et on ne pouvait donc pas toujours compter sur leur volonté de se battre et de défendre la patrie. L'armement était également différent, les pièces d'artillerie étant souvent celles qui étaient prises à l’ennemi et nécessitant des pièces de rechange et des munitions différentes.
Les forces allemandes sur la mer disposaient de très peu de navires de guerre pour faire face à une armada d’invasion, mais l'absence presque totale d'une force aérienne fut encore plus cruciale. Les raids de bombardement britanniques et américains ainsi que l'invasion soviétique par l'Est ont fait que l'armée de l'air allemande a été débordée. Un facteur clé du succès des forces alliées fut leur suprématie aérienne quasi totale.
Hitler a été également un problème. Toute décision de commandement importante devait d'abord être approuvée par lui, ce qui pouvait prendre du temps. Il n'était pas toujours d'accord avec les décisions mûrement réfléchies prises par les officiers, sur le terrain.
Avec la fin de la bataille d'Angleterre en 1940, et l'échec de l'invasion de l'Angleterre, les Allemands commencèrent à penser à une éventuelle invasion du continent européen. Le raid de Dieppe, mené par des troupes principalement canadiennes en août 1942, a été un désastre pour les Alliés, mais de nombreuses leçons en ont été tirées et les Allemands ont compris qu'une invasion complète était inévitable.