11 Novembre

Cérémonie du 11 Novembre :

Monsieur Véret, Maire de Ver sur Mer à écrit et prononcé un discours. Le correspondant défense a lu celui du ministre.

Le conseil des jeunes a participé à la cérémonie en lisant des extraits de lettres de soldats.

                                    

Mesdames, Messieurs les élus

Monsieur le représentant de la Gendarmerie

Mesdames, Messieurs,

 

 

1918, 11 H, le 11ème jour du 11ème mois, l’Artmistice de la guerre de 14 signé le matin entre en fonction et marque la fin des combats. Certains pensaient que c’était la dernière ! Il faut se souvenir de ce qu’ont été ces presque 5 ans de guerre pour les soldats vivant dans les tranchées, dans la boue, dans le froid et, souvent, dans le sang… Je compte sur nos jeunes pour ne pas oublier et nous leur donnerons la parole tout à l’heure pour nous aider à nous souvenir.

Personnellement, je n’oublie pas que mes 2 grand-pères étaient à Verdun et que leur jeunesse s’est quasiment résumée à ça : l’armée, la guerre et les tranchées. Je ne peux pas oublier que mon grand-père Honoré était de « la classe 11 », c’est-à-dire qu’il est parti au service militaire en 1911, à 18 ans. Tout le monde ne se souvient pas qu’à l’époque, le service militaire durait 3 ans. Il aurait donc dû être libéré en 1914… date à laquelle la guerre a été déclarée. Il n’a donc pas été démobilisé et est reparti pour 4 ans de guerre, jusqu’en 1918. Telle fut sa vie, de 18 à 25 ans ; telle fut sa jeunesse. Lui est revenu, mais la plupart de ses copains comme tant d’autres soldats y sont restés et ont donné leur vie pour une guerre qui n’avait pas de sens. C’est 1,4 millions de soldats français qui sont restés sur les champs de bataille. Voilà ce que nous voulons prévenir pour la jeunesse française. Voilà ce que nous voudrions éviter pour toutes les jeunesses de par le monde !

Entre la France et l’Allemagne, après la fin de cette guerre, beaucoup ont cultivé l’esprit de revanche et de haine. La montée du fascisme s’est ajoutée et la guerre a recommencé de 1939 à 1945.  Aujourd’hui, entre la France et l’Allemagne, ce n’est plus possible. Nous osons croire que c’est définitif et que ce ne sera jamais plus possible ; qu’après la réconciliation pour laquelle nous avons une grande reconnaissance envers la génération des années 50, nous sommes en train de devenir un peuple européen, lié dans un avenir commun, un avenir de démocratie et de respect des peuples ! Mais cela signifie que nous avons à nous méfier de l’esprit de revanche, de la haine, de la violence et de toutes les formes du fascisme. Cela ne peut que rester un discours et un vœu pieu si nous ne sommes pas engagés pour défendre la démocratie, pour limiter les injustices et faire vivre les solidarités.

Et aujourd’hui, la guerre a repris dans la grande Europe. Le pouvoir en Russie a décidé de bafouer le droit du peuples ukrainien à vivre sur son territoire et à décider de son avenir par la démocratie. Et le pouvoir de destruction militaire d’aujourd’hui est proportionnel au développement de la science et des techniques modernes. Les destructions sont massives.

 

Pendant ce temps, s’ouvre la nouvelle Conférence sur le climat, la COP 27 nous rappelant que les plus grandes injustices d’aujourd’hui portent sur la consommation d’énergie et la production de CO2, sur le changement climatique entrainant tempêtes, sécheresse ou inondations majeures, selon les périodes et les régions et commençant à apporter des pénuries alimentaires. Nouvelles violences, nouvelles injustices car nous ne pouvons pas ne pas voir que ceux qui souffrent le plus des conséquences du changement climatique sont souvent ceux qui en sont le moins responsables. Le souvenir de la guerre et le respect des morts nous engagent à agir concrètement pour un monde plus solidaire et plus fraternel.

 

Ce n’est pas pour cela que nos aïeux sont morts. Nous devons à tous ceux qui sont morts pour la France de ne pas oublier que la plupart d’entre eux voulaient un monde meilleur et souhaitaient la paix. Nous n’oublions pas non plus que la guerre a laissé derrière elle 4 millions de grands blessés, auxquels s’ajoutent les nombreux morts parmi les civils. Nous n’oublions pas que les destructions et les souffrances humaines portent sur des familles entières et se répercutent pendant plusieurs générations

 

C’est dans cet esprit et avec l’espoir que la réconciliation et la paix peuvent l’emporter que nous nous inclinons et que nous rendons hommage à tous les morts de la « grande guerre », de la guerre de 14-18.

 

Je vous remercie

 

                                                Jean-Luc Véret, 11 novembre 2022

 

Publié le vendredi 11 novembre 2022